Les Jussies Ludwigia sp.


Reconnaissance :

Les Jussies sont des plantes aquatiques enracinées immergées ou émergées. Leur tige allongée est très cassante et peut atteindre 6 mètres de long. Les tiges aériennes peuvent mesurer 40 à 80 cm de haut. Les belles fleurs jaune vif, visibles de juin à septembre, mesurent de 2 à 5 cm de diamètre.
En hiver, toute la partie aérienne meurt et la plante est invisible. Elle repoussera à partir de ses racines avec toute sa vigueur dès le début du printemps.de 2 à 5 cm de diamètre.

Photos et faux semblants :


Tiges, feuilles, fleurs et massif dense de jussie.


Répartition sur la Bassin versant des Gardons :



Origine et introduction en France :

D’origine sud-américaine, les Jussies ont été accidentellement introduites en France vers 1830 dans le Lez, à Montpellier.
En parallèle d'une extension naturelle, l'utilisation pour leurs qualités ornementales en bassins d'agrément extérieurs leur a permis de s'installer dans plusieurs pays d'Europe de l'Ouest mais c'est en France qu'elles restent les plus préoccupantes.
Ce sont les seules plantes interdites de commercialisation, d’utilisation et d’introduction en France (arrêté de mai 2007).

Milieux colonisés, présence sur les Gardons :

Les Jussies colonisent de préférence les zones d’eau stagnante ou à courant faible (plans d’eau, fossés, amonts de seuils, rivières lentes). Leur très large amplitude écologique leur permet également de se développer en milieu terrestre (marais, prés humides, berges).
Sur les Gardons, elles sont largement présentes entre Remoulins et Comps et commencent à s'implanter entre Ners et Collias où des programmes d'arrachage pluriannuels sont en cours.

Problèmes posés :

La présence d’herbiers denses et étendus concurrence la flore locale et bloque la lumière, provoquant une baisse importante des teneurs en oxygène et du pH de l’eau. La valeur écologique globale chute par la raréfaction des animaux et végétaux sensibles à ces variations de milieux. Le comblement des plans d’eau est accéléré par l’envasement des parties colonisées.
En quelques années, certaines activités, notamment la pêche et la baignade deviennent difficiles, voire impossibles.

Méthodes de régulation :

La rapidité de son développement fait de la Jussie l’espèce la plus surveillée sur les Gardons.
Des actions sont mises en oeuvre par certains des acteurs concernés (collectivités, pêcheurs, gestionnaires de sites).
Mais sa vitesse de colonisation nécessite une surveillance régulière de l’ensemble des cours d’eau et une sensibilisation de tous les acteurs (pêcheurs, chasseurs, promeneurs, entreprises…).
Une détection et un arrachage dès la première année de colonisation est la seule garantie d’un résultat efficace.

Lorsque la plante est bien installée, il n’existe aucune « recette miracle ». Les seules actions efficaces sont l’arrachage pendant 5 ans minimum. Il est impératif de récupérer tous les fragments dérivants et de procéder à des arrachages réguliers des repousses.
L'utilisation d'herbicide est interdite.

L'action du SMAGE des Gardons :

  •  Travaux d’arrachage sur les secteurs en début de colonisation (Gardon de Ners à Remoulins).
  •  Travaux destinés à empêcher une extension de l’invasion lorsqu’il n’est plus possible d’éradiquer la plante.
  •  Surveillance des plans d’eau et rivières non colonisés.
Les travaux sont aidés par l’Agence de l’eau, le Syndicat Mixte Départemental et le Conseil Général.
Toutes ces actions se font en coordination avec l’ensemble des autres gestionnaires du bassin versant et dans le cadre d'un plan de gestion des espèces végétales invasive validé sur l'ensemble du bassin versant.


Documentation :

Plaquette de présentation de la Jussie du SMAGE des Gardons

Liens externes :

Ludwigia peploides sur le site du Conservatoire Botanique de Porquerolle
Ludwigia grandiflora sur le site du Conservatoire Botanique de Porquerolle


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